Cannavaro sans surprise

Publié le par Marco

Le défenseur italien Fabio Cannavaro a décroché ce lundi le 51e Ballon d’Or de l’histoire devant Gianluigi Buffon et Thierry Henry. Un résultat attendu, en raison des fuites, mais qui a de quoi laisser perplexe tous les amoureux du football.

Un sacre annoncé et contesté
«Je le dis et je le répète : les joueurs qui, pour moi méritent le plus le Ballon d'Or sont Henry ou Ronaldinho. Si la récompense revient à un joueur qui a gagné le Mondial, je pense que celui qui le mérite le plus est Buffon. Mais quand je regarde la saison, les plus forts sont sûrement Henry et Ronaldinho». Michel Platini, comme beaucoup d’autres grands acteurs de la planète foot, a eu tout faux. Le premier critère correspondant à l’ensemble des performances individuelles et collectives (palmarès) a eu raison du Gunner et du dribbleur génial qu’est Ronaldinho. Sans aucune surprise, les médias italiens et espagnols ayant dévoilé depuis quelques jours le nom du lauréat, c’est bien Fabio Cannavaro, champion du Monde avec l’Italie lors du Mondial allemand qui s’est vu décerner le 51e Ballon d’Or ce lundi. Le gardien de la sélection italienne Gianluigi Buffon et le Tricolore Thierry Henry complètent le podium du palmarès 2006.

Il faut bien le reconnaître, cette distinction n’a pas fini de faire grincer des dents. Pour bons nombres d’observateurs, Gianluigi Buffon méritait autant voire même davantage de recevoir ce prix en portant à bout de gants la Squadra Azzurra durant la Coupe du Monde. Ses exploits face à l’Australie en 8es de finale, l’Ukraine en quarts, la France en finale sont encore dans toutes les mémoires mais n’auront pas suffi. Le jury en a décidé autrement et a préféré récompenser un défenseur, dix ans après Matthias Sammer. Cannavaro devient du coup le quatrième Italien à obtenir cette prestigieuse récompense après Gianni Rivera en 1969, Paolo Rossi en 1982 et Roberto Baggio en 1993.

Un roc lors du Mondial
Reste que le solide stoppeur madrilène a tout de même réalisé un Mondial exceptionnel. Son art du placement, sa hargne et sa fougue ont dégouté plus d’un attaquant. Dur sur l’homme, parfois même à la limite, l’Italien a semblé au sommet de son art durant l’ensemble de la compétition, dans la continuité d’une fin de saison qui l’avait vu remporter la Serie A avec la Juventus Turin. Un titre dont il fut très vite dépossédé, la «Vieille Dame» étant mêlée jusqu’au cou dans des affaires de matches truqués qui ont considérablement marqué le football transalpin et choqué le monde entier. A l’heure de faire les comptes, le palmarès de Cannavaro semble donc bien maigre. Rappelons tout de même que la Juventus n’avait même pas réussi à franchir le cap des quarts de finale de la Ligue des Champions.

Pire encore, depuis le sacre de l’Italie, Cannavaro semble avoir encore la tête dans les étoiles. Transféré à l’intersaison du côté du Real Madrid, le natif de Naples n’est que l’ombre de lui-même, multipliant les prestations en demi-teinte. Et nul besoin de remonter très loin dans le temps pour sortir un match du lot. Face à l’OL, la semaine dernière en Ligue des Champions (2-2), Cannavaro a vécu un calvaire face à la puissance et le coup de rein de John Carew, pourtant loin d’être impressionnant depuis le début de saison en Ligue 1. Le Norvégien a fait tourner en bourrique le lauréat 2006. Mais les jeux étaient déjà faits…

Henry le grand perdant
Outre Gianluigi Buffon qui ne rejoindra pas Lev Yachine dans la caste ultra fermée des gardiens récompensés, le grand perdant de cette édition est sans conteste Thierry Henry. Souvent placé mais jamais gagnant ! A l’image de sa saison en quelques sortes puisque le Gunner a eu le malheur de perdre deux finales prestigieuses cette année : celle de la Ligue des Champions face à Barcelone (1-2), puis de la Coupe du Monde face à l’Italie (1-1, 3 tab 5). Son aura à Arsenal, son importance dans le dispositif de Raymond Domenech en équipe de France, ses buts qu’il empile comme des perles que ce soit en sélection ou en club… En d’autres termes, sa classe, sa carrière, sa personnalité et son rayonnement ne sont plus à démontrer et auraient pu, voire dû, faire pencher la balance en sa faveur. Ne serait-ce pas d’ailleurs les critères retenus pour le Ballon d’Or ?

Fabio Cannavaro
Nationalité : italienne
Date de naissance : 13 septembre 1973
Lieu de naissance : Naples
Taille : 176 cm
Poids : 75 kg

Palmarès :
Vainqueur de la Coupe du Monde en 2006 avec l’Italie
Vainqueur de la C3 en 1999 (Parme AC)
Champion d'Italie en 2005, 2006 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Coupe d'Italie en 1999 (Parme AC)
Finaliste du Championnat d'Europe en 2000 avec l’Italie

Carrière
1991-1995 : Naples
1995-2002 : Parme AC
2002-2004 : Inter Milan
2004-2006 : Juventus Turin
2006-2007 : Real Madrid

104 sélections en équipe nationale, 1 but
Première sélection : Italie - Irlande du Nord : 2-0, le 22 janvier 1997

Le classement du Ballon d'Or 2006 :
1. Fabio Cannavaro (Real Madrid, Italie) 173 pts
2. Gianluigi Buffon (Juventus Turin, Italie) 124
3. Thierry Henry (Arsenal, France) 121
4. Ronaldinho (FC Barcelone, Brésil) 73
5. Zinédine Zidane (Real Madrid, France) 71
6. Samuel Eto'o (FC Barcelone, Cameroun) 67
7. Miroslav Klose (Werder Brême, Allemagne) 29
8. Didier Drogba (Chelsea, Côte d'Ivoire) 25
9. Andrea Pirlo (AC Milan, Italie) 17
10. Jens Lehmann (Arsenal, Allemagne) 13

Source: Sport24

Publié dans Sport-Football

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